Parce que la sémiologie est aux signes et aux messages ce que la linguistique est à la langue et à la parole. Or, le message publicitaire est un élément inclu dans ce que Barthes entend par "communication" (avec ou sans intention de communiquer). Autrement dit, la sémiologie a un intérêt particulier à étudier la publicité en ce sens qu'elle a un message à faire passer, et qu'elle utilise des signes, et ce sans se restreindre au message purement linguistique. Elle utilise l'image, le son, et l'écrit.
Elle va également puiser dans une autre ressource, elle aussi empreinte à la linguistique, qui est la rhétorique, c'est à dire la fonction qui permet de faire passer un double message, comme nous le montre Barthes :
"Cuisinez d'or avec Astra et Une glace Gervais pour fondre de plaisir. Le premier message [...] est constitué par la phrase saisie dans sa littéralité, abstraction faite, précisément, de son intention publicitaire. [...] Il suffit d'imaginer quelque Huron ou quelque Martien, bref, quelque personnage venu d'un autre monde et débarqué brusquement dans le nôtre, [...] ce Huron ou ce Martien recevrait un message parfaitement clair (mais à nos yeux, à nous qui savons, tout à fait étrange) ; dans le cas d'Astra, il tiendrait pour un ordre littéral de se mettre à faire de la cuisine et pour une assurance indiscutable que la cuisine ainsi faire aura pour résultat une matière apparentée au métal appelé or ; et, dans le cas de Gervais, il apprendrait que l'ingestion d'une certaine glace est immanquablement suivie d'une fusion de tout l'être sous l'effet du plaisir."
Le message publicitaire a donc tout intérêt à être étudié par la sémiologie, en raison de sa complexité, tout comme la publicité a intérêt à utiliser la sémiologie pour s'assurer que le message passe conformément au vouloir de l'émetteur, et donc de l'annoncer.